8 femmes photographes

A l’occasion du 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, et alors que la question de la représentativité des artistes femmes reste problématique, même en France, je vous propose une sélection très personnelle et complétement subjective de 8 femmes photographes, de 26 à 80 ans.

 

Maia Flore
© Maia Flore

Maia Flore (*1988), remarquée en 2011 au Festival Circulation(s) vient de remporter le Prix HSBC pour la Photographie 2015 (avec Guillaume Martial). Son travail sera exposé à la Galerie Esther Woerdehoff du 12 mai au 6 juin 2015.

Le site internet de Maia Flore


 

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© Isabelle Alexandra Ricq

Après des études à l’École des Gobelins, Isabelle Alexandra Ricq (*1983), réalise des reportages photographiques au long cours, sur l’environnement et l’exploitation des ressources naturelles, régulièrement publiés dans la presse. Cette photographie est issue de la série The Men Who Sold The World, une enquête sur la production intensive d’huile de palme à Bornéo et au Cameroun.

Le site internet d’Isabelle Alexandra Ricq
Le portfolio de la série le sixième continent et un entretien sur le site internet de la revue EDIT :


 

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© Juliette Bates

Découverte à l’occasion de sa participation au Prix PHPA 2013, où elle remporte le Prix spécial du jury avec Le Cygne, Juliette Bates (* 1983) est venue à la photographie après une maîtrise d’Histoire de l’Art sur la photographie de phénomènes de foire à la fin du XIXème siècle. Dans sa série Histoires Naturelles, une figure féminine vêtue de velours noir nous invite dans un cabinet de curiosités, où oiseaux, insectes et crâne mis en scène questionnent la fragilité de la condition humaine et sa relation à la nature. Un conte étrange où la photographie, telle une taxidermie, tente de conserver le temps qui passe.

Ailes, Plumes, Terre, exposition de la série Histoires Naturelles de Juliette Bates à la Galerie BJ de l’Hôtel La Belle Juliette, avec la Galerie Esther Woerdehoff, du 18 mars au 31 mai 2015.
Le site internet de Juliette Bates


 

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© Sabine Guédamour

Née en 1972, Sabine Guédamour a vécu plusieurs années aux États-Unis où elle a participé à la création de la Tilt Gallery à Phoenix, spécialisée dans les procédés anciens ou alternatifs. De retour en France, elle étudie la photographie à l’École Spéos et devient directrice artistique de la Galerie Esther Woerdehoff. En 2010, équipée d’une lourde chambre photographique et d’un trépied, Sabine Guédamour découvre le Val de Consolation, aux sources du Doubs. Dans ce projet toujours en cours, elle photographie la lumière, l’eau et la végétation d’un paysage magique et tire ses images avec le procédé ancien du palladium, révélant l’émerveillement de cette beauté naturelle.

Le site internet de Sabine Guédamour


 

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© Elene Usdin

Née en 1971, Elene Usdin sort diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1996. Artiste plasticienne, illustratrice et photographe, elle construit depuis 2002 une œuvre multiple, à la fois précise et légère. La femme est le sujet favori de ses séries, dans une approche qui se joue du genre et des stéréotypes et où elle n’hésite pas à se mettre elle-même en scène avec ironie et fantaisie.

La série Femmes d’intérieur sera exposée du 31 mars au 2 mai 2015 à la Galerie Esther Woerdehoff.
Le site internet d’Elene Usdin


 

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© Laurence Demaison

Née en Haute-Savoie en 1965, Laurence Demaison étudie à l’École d’architecture de Strasbourg. Elle aborde la photographie en autodidacte vers 1990 et décide rapidement de se consacrer à l’autoportrait. Utilisant toutes les possibilités de l’argentique, de la prise de vue au tirage, l’artiste dissimule, cache, déforme et altère sa propre image. Elle devient alors une apparition fantastique, un double fantomatique, dans une quête d’identité singulière. L’appareil photographique renvoie une vision de soi «à travers le miroir», entre beauté et cruauté, dans une œuvre à la fois multiple et toujours extrêmement cohérente.

Le site internet de Laurence Demaison


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© Simone Kappeler

 

Née en 1952 en Suisse, Simone Kappeler commence à prendre des photographies dès l’âge de 11 ans. En 1981, après ses études de photographie, elle entreprend un voyage de quatre mois à travers les États-Unis au volant d’une vieille Gran Torino. Ces images, tirées seulement en 2010, nous plongent dans un univers de sensations, une représentation personnelle du rêve américain. Hasselblad, Leica, Diana, Brownie, Polaroid, appareil jetable, films périmés ou infrarouges, depuis 1970, Simone Kappeler explore tous types de techniques photographiques dans une œuvre expérimentale et sensible.

Simone Kappeler est représentée par la Galerie Esther Woerdehoff


 

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© Monique Jacot

Monique Jacot est née en 1934 à Neuchâtel et devient photojournaliste à une époque où ce métier est majoritairement masculin. Dès 1959, elle part régulièrement en mission pour l’OMS et la Croix-Rouge dans les pays en voie de développement et elle voyagera dans le monde entier pour ses reportages. Depuis 2000, elle se recentre sur son œuvre artistique, qui a toujours coexisté avec son travail de reportage. Un voyage en Égypte l’amène à une recherche formelle où paysages et natures mortes s’assemblent dans une poésie de lumière. Elle utilise le polaroid en transfert et surimpression, crée des photogrammes, épreuves uniques et oniriques virées aux métaux précieux qui fixent l’empreinte de plumes, de mues de serpent ou de fleurs et elle explore les environs de sa campagne suisse, sujets naturels de ses photos.

Monique Jacot est représentée par la Galerie Esther Woerdehoff


 

PS : Si certains textes de ce post ont initialement été rédigés pour la Galerie Esther Woerdehoff, le choix des artistes reste le mien !

Pieter Hugo, Kin – Fondation Henri Cartier-Bresson

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© Pieter Hugo, courtesy Galerie Stevenson, Le Cap/Johannesburg et Yossi Milo, New York

 

Après David Goldblatt et Guy Tillim, la Fondation Henri Cartier-Bresson propose à nouveau le regard d’un photographe contemporain sur l’Afrique du Sud.

Avec KIN, Pieter Hugo, né en 1976 et adolescent à la fin de l’apartheid, dresse le portrait d’une société complexe et violente qui peine à coexister. Ce travail photographique, réalisé sur huit ans, se présente comme une réflexion sur l’identité de l’Afrique du Sud, au moment où le photographe retourne y vivre et fonde sa propre famille.

Alternant portraits, natures mortes et paysages, une quarantaine de tirages couleurs est présentée sur deux étages de la Fondation HCB, dans un accrochage comme toujours dynamique et très réfléchi. Dans un style puissant mais d’une grande esthétique, clairement influencé par la photographie documentaire sud-africaine mais trouvant lumières, couleurs et composition dans la peinture classique, Pieter Hugo offre un regard très personnel sur son pays.

Partant du fil l’intime, il pose nu avec sa fille qui vient de naître ou photographie la nourrice de sa famille, puis passe du proche au lointain, avec des portraits de vagabonds ou cette confrontation saisissante entre deux quartiers vus du ciel : une gated community et un township. Les natures mortes qui ponctuent l’exposition, bouquet de fleurs artificielles ou caisse de pommes de terre, sont des signes familiers, trouvés dans l’environnement de ses modèles mais aussi les memento mori d’un photographe qui aborde la devise « Et in Arcadia ego » tatouée sur son torse. Avec Kin, Pieter Hugo livre une vision ambivalente et méditative de son pays – une terre meurtrie, scarifiée et schizophrène qu’il doit pourtant appeler Home.

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© Pieter Hugo, courtesy Galerie Stevenson, Le Cap/Johannesburg et Yossi Milo, New York

 

Autodidacte, Pieter Hugo est révélé en 2005 par le World Press Photo Award qui récompense Hyena and Other Men, projet sur une troupe de montreurs d’animaux sauvages au Nigéria. Travaillant par séries à travers le continent africain, il a, entre autres, photographié l’industrie du cinéma nigérien avec Nolywood, les vestiges du génocide au Rwanda ou les décharges de matériel électronique au Ghana avec Permanent Error. Son travail est régulièrement publié et a donné lieu à de nombreuses expositions, comme aux Rencontres d’Arles en 2013.

Le catalogue de l’exposition est publié par les éditions Aperture.
Pieter Hugo est représenté par la Stevenson Gallery à Cape Town et Johannesburg

Jusqu’au 26 avril 2015
Ouvert du mardi au dimanche de 13h à 18h30, le samedi de 11h à 18h45
Nocturne le mercredi jusqu’à 20h30

Fondation Henri Cartier-Bresson
2 impasse Lebouis, 75014 Paris
www.henricartierbresson.org

Contactez-moi pour visiter cette exposition !

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